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Plateaux télé
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17 octobre 2011

Le Nez - Chostakovitch

Samedi dernier – pas avant-hier, non, le week-end d’avant, samedi il y a neuf jours – nous étions à l’opéra pour la première lyonnaise de l’œuvre de Chostakovitch, le Nez. Et depuis une semaine, je cherche, sans trouver, deux choses : du temps pour te raconter ma soirée, chère lectrice, cher lecteur, et plus important, ce que je vais bien pouvoir te raconter de cet opéra.

De toute évidence, j’ai trouvé du temps. Comment ai-je trouvé du temps ? C’est super simple : en attendant ma douce moitié, je m’abrutis les neurones devant la télé avec Starship Troopers, sur je ne sais trop quelle chaîne, et c’est sans importance. C’est bien, ce film de cowboys de l’espace qui sauvent l’univers, ça me laisse du temps de cerveau disponible pour faire autre chose ; mais tu me rétorqueras, chère lectrice, cher lecteur, et avec raison de surcroit, que j’ai qu’à éteindre la machine infernale, ça ne nuira pas à la qualité du billet que je suis en train d’écrire. T’as raison. Mais je fais ce que je veux ! Non mais !

Le temps : trouvé. Quoi raconter : pas encore…

Le spectacle que nous avons vu était bien, c’est sûr. Mais je m’y suis ennuyé, pas tout le temps, mais malgré la vivacité de la musique et les nombreux talents sur scène, j’ai eu du mal à rester concentré sur l’action. Pourtant… Pourtant tout est réuni pour s’éclater les oreilles et les yeux : quarante musiciens dans la fosse, soixante ou soixante-dix artistes sur scène, des décors… originaux à défauts d’être beaux, des costumes… cossus à défaut d’être beaux, et un concept original : les sous-titrages sont projetés sur les éléments du décors. Chouette ! Sauf que… Allez, chère lectrice, cher lecteur, find the problem… Je viens de te donner un bel indice. Oui c’est ça, en anglais, les sous-titres sont projetés sur le décor en anglais. Et le doublage des sous-titres anglais en français est quant à lui projeté au pied de la scène. Super simple à suivre.

Et l’œuvre ? me demanderas-tu. Bizarre. Les rôles titres n’ont pas de grands airs, pas de mélodies, cela reste très difficile à chanter, c’est du travail d’intervalle, d’intonation, rien ne caresse l’oreille agréablement, mais c’est peut-être ou sans doute voulu. Il reste que les solistes sont de grands artistes de très haut niveau, à la hauteur de la partition : pas de « petits » jeunes dans la distribution, comme on le voit souvent dans des opéras plus classiques et plus faciles – même si les jeunes artistes doivent évidemment faire de la scène et de grandes scènes pour s’aguerrir, s’épaissir, se densifier – il n’y a que de solides anciens chevronnés, au moins des quadras pour la plupart. Dans la fosse, l’orchestre relève aussi le défi : la musique de Chostakovitch est puissante, riche, surprenante, un feu d’artifice ; mais terriblement difficile, avec des solos mettant en valeur la virtuosité des pupitres. Mais c’est bizarre, l’orchestre exécute sa partie avec brio, les chanteurs aussi, et pourtant, les solistes semblent ne pas être connectés à l’orchestre, il n’y a pas de lien entre chanteurs et musiciens ; comme si deux spectacles étaient donnés en même temps. La connexion apparaît de temps en temps, puisque certains personnages du drame sont caractérisés par un instrument de l’orchestre, et certains effets visuels de mise en scène sont soulignés par des effets de l’orchestre. Tout est écrit et magnifiquement réglé, un grand bravo au metteur en scène, au metteur en espace même ! Effectivement, outre les sous-titres sont projetés sur le décor des animations en ombre chinoise qui traversent toute la scène : on y voit le nez lui-même, un cheval, d’autres personnages que je n’ai pu identifier, des formes géométriques, des pavages de toutes sortes. C’est visuellement très riche. C’est peut-être ça, le truc qui ne va pas avec cette production – au demeurant saluée par la critique avec justesse : trop, un peu trop, beaucoup trop, c’est un spectacle superlatif, trop de notes, trop de décor, trop de costumes, trop de figurants, trop de tout. Et c’est dommage. La musique de Chostakovitch est déjà foisonnante, étourdissante, surprenante, vive et prenante, elle se suffit à elle-même, pourquoi l’enserrer dans un écrin trop clinquant, trop bling-bling ?

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Commentaires
E
Il y manque sans doute , la magie, la subtile liaison, le petit plus qui fait qu'un spectacle devient d'un coup à la fois infini et léger.....
P
Je préfère donc bien assister à un concert dirigé par ta douce dans une petite église ou salle de province... Bises à vous.
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